Témoignages

Zoom sur le foyer Noguès

Ultime rempart à la rue

Le jour n’est pas levé et le bâtiment est encore plongé dans le silence. Dans les chambres, les familles se réveillent doucement. Bientôt, elles devront partir pour ne revenir qu’à la nuit, si une place est disponible.

Au rez-de-chaussée, déjà, Ghislaine s’active pour dresser les tables du petit déjeuner. Ce foyer d’hébergement d’urgence, c’est un peu son bébé. Lorsqu’il a ouvert, en 2013, tout était à faire. Recrutée comme maîtresse de maison, elle en a pris les rennes, organisant les lieux, gérant l’entretien courant, faisant remonter des informations aux travailleurs sociaux. Assurant surtout une présence chaleureuse et attentive. S’appliquant à nouer ces liens dont les familles ici hébergées se trouvent trop souvent privées.

Médecin dans son pays, cette mère attend d’obtenir un titre de séjour pour pouvoir, si possible, valider ses diplômes et travailler. Ses filles sont scolarisées. Alors, la journée, elle s’occupe d’elle. Elle a appris le Français, le parle presque sans accent, s’en réjouit quand on lui en fait la remarque. Et elle s’occupe des autres. Georgette, chaque jour, se rend dans une maison de retraite pour y œuvrer en tant que bénévole. Une façon d’être utile et de rester debout. Pour elle et pour ses filles.