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Un vendredi soir à la Mariette

Au rez de chaussée, les bureaux sont encore allumés. Les travailleurs sociaux n’ont pas tout à fait terminé leur semaine. Dernières demandes, derniers échanges. A l’étage, Magali, la maîtresse de maison, s’attarde aussi. Le vendredi, elle adapte ses horaires, histoire de partager un moment, un thé, un repas avec les résidents. Avant la pause du week-end.

Quelques jeunes Afghans s’activent en cuisine. Une odeur exotique de poulet cuisiné aux épices flotte dans les couloirs. Le pain est déjà prêt, des galettes qui permettront de piocher dans le plat. Les marmites sont pleines. Ici, on ne cuisine pas pour soi. On partage, on met en commun, on fait goûter les saveurs de son pays, de sa province.  La salle d’à côté est aménagée en réfectoire. Tout un groupe s’est réuni autour d’un plat. Morceaux de pain et de viande mijotés en ragoût, une dizaine d’hommes se régalent.

Ce sont des jeunes gens pleins de ressources. Ils l’ont prouvé tout au long de leur périple éprouvant et dangereux.

Ils ont affronté des intempéries, la maltraitance, même la torture, le chantage, le désespoir, la solitude, la peur, la faim, la soif… Ils sont sortis vainqueurs, parfois au prix de blessures et de traumatismes.

La Mariette leur procure confort et sécurité. Elle est leur point de repère. Auprès des travailleurs sociaux ils trouvent écoute active, conseils, encouragements et un accompagnement expert pour les démarches administratives. Des cours de français sont dispensés par nos amis bénévoles du Secours Catholique.

Ces hommes sont agriculteurs, artisans, commerçants, chauffeurs de poids lourd, techniciens, ingénieurs, étudiants, personnel médical… Nombreux sont ceux qui ont des projets précis, valider leurs diplômes, continuer leurs études, exercer leur métier. Ils sont habités par une seule envie, reconquérir l’autonomie!

Il se trouvent tous ici, à La Mariette, suspendus à une décision qui ne dépend pas d’eux. L’asile.