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Le CHRS, une porte d’entrée vers un chez soi

Si l’hébergement d’urgence apporte une réponse immédiate à une situation de risque, les CHRS (Centre d’hébergement et de réinsertion sociale) fonctionnent comme des espaces de stabilisation. Un lieu où poser ses bagages, retrouver des repères, se refaire parfois une santé et construire un projet de vie et les moyens de le mettre en œuvre. Fidèle à son objectif d’accompagnement vers le logement, Tarmac gère le seul CHRS du département. Une grosse machine de plus de 200 places qui, dans les faits, se décline en une multitude d’approches et de dispositifs.

Deux lieux de vie collectif, des appartements disséminés sur le territoire, une plate-forme d’accompagnement hors les murs destinée à ceux et celles qui ont un chez eux ou sont hébergés chez un tiers… Le CHRS porté par l’association Tarmac, c’est d’abord plusieurs entités, proposant des organisations et des fonctionnements différents en réponse à des besoins qui, d’une personne à l’autre, peuvent varier.

« Certaines personnes ne supporteront pas d’être seules. C’est la solitude qui, en partie, les a amenées aux difficultés qu’elles connaissent », remarque David Malabry, chef de service au Pôle Habitat. Elles auront alors besoin du collectif pour reconstruire des repères, retrouver des liens sociaux, travailler leur confiance en elles. D’autres au contraire, vivront mal la cohabitation ou auront besoin d’un espace à elles, dans lequel se sentir protégées et accompagnées. Le logement diffus constituera alors la solution la plus adaptée.

Si le CHRS varie les réponses, c’est aussi parce que les raisons pour lesquelles on y arrive sont multiples. Personnes seules ou avec enfants confrontées à une extrême précarité, femmes victimes de violence, personnes vieillissantes ou jeunes en rupture, hommes sortant d’incarcération ou familles primo-arrivantes ayant obtenu le droit d’asile ou une régularisation… tous ont en commun de devoir se reconstruire dans un environnement sécurisé et sécurisant. Pour cela, le CHRS accompagne chacun et chacune dans un parcours d’insertion, avec comme horizon l’accès au logement autonome. Un accompagnement personnalisé, « cousu main » en fonction de chaque situation.

Pour certains, le passage en CHRS deviendra vite une parenthèse. « Ce sont des gens qui on connu un accident de parcours. Ils ont besoin d’un coup de pouce mais ils peuvent très vite être positionnés sur une démarche d’insertion professionnelle et accéder à un logement autonome », explique Adélaïde Lemeunier-Péan, chef de service. D’autres arrivent plus cabossés, souffrant de  difficultés multiples qui se conjuguent et se renforcent les unes les autres. Pour ces personnes parmi les plus vulnérables, la durée d’accompagnement en CHRS, à savoir six mois renouvelable une fois, est parfois à peine suffisante pour amorcer une démarche.

« Dans les faits, accepter l’hébergement et l’accompagnement est déjà un grand pas », poursuit Adélaïde Lemeunier-Péan. Un constat partagé par David Malabry. « Il faut une prise de conscience de l’usager. Qu’il accepte l’idée d’avoir besoin d’aide et la perte d’autonomie que représente l’entrée en CHRS. Nous accueillons parfois des personnes qui se réfugient derrière la fatalité. Rien ne marche, les engagements ne sont pas tenus, l’accompagnement ne prend pas. On doit d’abord rompre le déni ».

Ce n’est qu’à cette condition que pourront être travaillées les autres dimensions : la question des ressources, de la santé, du lien social, de l’emploi…