Les Lits Halte Soins Santé, ce sont, au sein du Pôle Habitat de Tarmac, 13 places d’hébergement réservées à des personnes nécessitant des soins que l’absence ou l’insalubrité du logement ne permettent pas de dispenser dans de bonnes conditions. Ici, comme à l’hôpital, l’accueil est inconditionnel. Peu importe la nationalité ou la situation administrative, toute personne peut être accueillie le temps de sa convalescence ou, dans le cas de femmes enceintes à la rue, pour passer, à l’abri, les dernières semaines de grossesse.
« On est sur une durée assez courte. Deux mois renouvelables une fois », explique David Malabry, directeur du service. Une halte limitée dans le temps mais au cours de laquelle toute une équipe se mobilise pour, au-delà des soins, accompagner les résidents autour d’un projet personnalisé. Réunissant un médecin généraliste, deux infirmières, deux aides médico-psychologiques mais aussi une intervenante sociale, l’objectif du service est bien de permettre aux personnes hébergées de reprendre pied, de rompre l’isolement, de se reconstruire dans toutes les dimensions de leur vie.
« On est face à des parcours qui souvent sont très difficiles. Alors, pendant quelques mois, on s’attache à cocooner les personnes, à les envelopper, les entourer. Mais sans les materner », prévient David Malabry. « Nous ne sommes en aucune façon dans une forme d’assistanat. Les gens restent acteurs de leur vie. Notre rôle est plutôt de les aider à révéler leurs atouts, partant du principe que tous en ont, même s’ils n’en ont pas conscience ».
Cette « révélation », cette découverte ou redécouverte de ses potentialités et de ses envies se joue à deux niveaux : dans l’accompagnement individuel personnalisé mais aussi dans la dynamique collective. « Il faut recréer du lien, permettre aux personnes de retrouver une place dans un groupe, d’être quelqu’un par rapport à quelqu’un d’autre.» Les sorties et activités proposées, comme les temps plus informels de convivialité que sont, par exemple, les repas, constituent autant de moments dans lesquels les résidents se révèlent différemment.
« On n’est pas axé sur ses difficultés, comme en entretien individuel, on parle de soi autrement, on montre sa sensibilité. Certains vont se découvrir ou se redécouvrir en faisant des choses avec d’autres. Je suis convaincu qu’à travers les activités collectives, à travers ce qu’on pourrait appeler du loisir, on accompagne au-delà d’une mise à l’abri. On travaille le vivre-ensemble, la citoyenneté. On recouvre l’estime de soi, une place dans la société, ses droits. »